Qu'est-ce-que la mort subite du nourrisson (MSN) ?
En France, on compte autour de 400 malheureuses victimes par an. C’est la troisième cause de décès des enfants de la naissance à 1 an et c’est la terreur de tous les parents. La question est évoquée lors de la préparation à la naissance, lors des consultations sages-femmes, à la maternité mais aussi chez le gynécologue. Dans le cabinet du pédiatre, on voit les affiches de santé publique qui nous rappellent toujours l’existence de la MSN. Alors, en tant que parents, on se pose beaucoup de questions à ce sujet. Comment protéger ce petit-être si fragile avec qui nous faisons tout juste connaissance ? Le sommeil d’un bébé est chaotique mais quand il vient à dormir plus longtemps, plutôt que de se reposer et d’apprécier le calme, les parents sont dans l’attente de son réveil et se pose 1000 questions : Que se passe-t’il ? Pourquoi ne s’est-il pas réveillé? Qui n’est pas déjà allé vérifier si son enfant respirait bien en mettant son doigt sous son petit nez ? La période symbiotique accentue cette préoccupation maternelle, voir article sur période symbiotique : https://icimontessori.com/blog/article/la-periode-symbiotique
1/ Qu’est-ce que la mort subite du nourrisson?
1- Définition :
La mort subite du nourrisson est définie comme : « le décès soudain d’un enfant de moins d’un an, qui est inattendu de par son histoire et demeure inexpliqué, même après une enquête approfondie comportant l’examen du lieu et des circonstances du décès, les antécédents de l’enfant et des examens complémentaires comprenant une autopsie complète. »*
À sa naissance puis régulièrement en consultation, le bébé est ausculté par le pédiatre, le médecin de ville ou la puéricultrice en PMI : son développement, sa prise pondérale, ses mensurations…les examens sont satisfaisants, il n’ y a aucun signe laissant présager un drame.
Un jour, dans la majorité des cas, alors que le nourrisson a été mis à la sieste ou après sa nuit, le bébé est retrouvé par ses parents sans vie dans son berceau. Dans 50% des cas, aucune cause ne peut expliquer la mort malgré l’autopsie.
2- Âge :
Autour de quel âge l’enfant est à risque de mort subite du nourrisson ?
Le décès inexpliqué survient avant les 1 an de l’enfant et dans 90 % des cas avant 6 mois de vie avec un pic observé autour de 2 mois.
3- Incidence :
Est-ce que la mort subite du nourrisson arrive souvent?
En 1991, 1464 décès de nourrissons étaient déclarés. On observe une nette baisse depuis les recommandations gouvernementales de santé publique liées à la MSN avec environ 400 décès par an, ce qui est néanmoins encore beaucoup trop. C’est la première cause de décès des enfants âgés entre 28 jours et 1 an dans les pays industrialisés.
4- Les facteurs de risque :
Quels sont les facteurs de risque d’une mort subite du nourrisson ?
Certains facteurs de risque ont pu être mis en exergue lors des études épidémiologiques :
- La saison : en hiver on retrouve un pic de décès par mort subite du nourrisson à cause de la prolifération des virus
- Le sexe masculin : plus de petits garçons semblent touchés
- Le jeune âge de la mère ou un contexte économique difficile ont été recensés parmi les cas recensés
- La prématurité et le poids de naissance : un enfant de faible poids ou né prématuré serait plus à risque
- Le tabagisme pendant la grossesse ou après la naissance
- La position d’endormissement de l’enfant : position ventrale ou sur le côté sont à proscrire
5-Causes :
Alors pourquoi les bébés meurent subitement ? On retrouve 3 types de phénomène qui pourraient expliquer le décès :
1/ Les facteurs environnementaux
Plusieurs facteurs déclenchants tels qu’une infection, de la fièvre, associé à une mauvaise position de couchage et à un environnement enfumé (tabac).
2/ L’état maturatif du nourrisson
C’est une période critique pour le développement neurologique, respiratoire et cardiaque du nourrisson car la maturation est rapide et donc ses fonctions vitales sont encore fragiles (sommeil, rythme cardiaque, régulation de la température…).
3/ Une particularité génétique
Une particularité génétique en cause qui pourrait expliquer une certaine fragilité de l’enfant dans ses premiers mois de vie.
6-Diminution du risque :
Quand ne plus craindre la mort subite du nourrisson?
Quand l’enfant a plus d’un an de vie, ses fonctions vitales se sont développées et sont renforcées par une certaine fonctionnalité et maturité. De plus, un enfant d’un an a un tonus musculaire plus conséquent et la force physique pour s’asseoir, se hisser debout dans son lit, il y a beaucoup moins de risques à partir de cet âge.
2/ Comment prévenir la mort subite du nourrisson ?
De grandes campagnes nationales de prévention « je dors sur le dos » ont permis une baisse de 75% du nombre de décès, donc c’est un aspect très important à prendre en compte en tant que jeune parents.
Même si le co-dodo est très appréciable et facilite l’allaitement maternel, la proximité et les échanges avec son bébé, il reste néanmoins un facteur de risque donc à éviter car le fait de partager son lit avec le bébé multiplie les risques par 5 pour les bébés de moins de 3 mois.
Il existe cependant, des lits co-dodo qui permettent la proximité avec son bébé la nuit tout en lui laissant son espace et en le protégeant d’un éventuel risque comme celui-ci https://amzn.to/3CH3Kii
Voici quelques recommandations pour diminuer le risque de mort subite du nourrisson de l’OMS et de la HAS :
1- Position du couchage
Il est fortement recommandé de coucher le bébé sur le dos systématiquement quoi qu’il arrive. On ne laisse pas le bébé sur le ventre, seul dans son lit, même en cas de coliques malheureusement car c’est un gros facteur de risque.
2- La literie
L’enfant sera couché dans une turbulette ou gigoteuse et non une couverture.
Le visage du bébé doit être complètement découvert : aucun jouet, ni peluche ne doit être dans le lit avec l’enfant par rapport au risque d’obstruction des voies aériennes supérieure.
Couchez votre bébé vers la partie inférieure du lit (que ses pieds touchent presque le bout du lit).
Le matelas doit être ferme et sans oreiller.
3- Environnement
La température de la pièce doit être comprise entre 18 et 20 degrés maximum.
Il faut aérer quotidiennement la pièce même en hiver pour diminuer la pollution environnementale omniprésent dans une maison.
Eviter le tabagisme passif à votre enfant. Fumez dehors ou sur le balcon, la porte fermée de préférence.
Respecter le sommeil de l’enfant, il est tout-petit et a besoin de repos pour bien grandir et se développer.
4- Suivi
Faites le suivi régulièrement de votre enfant à la PMI ou chez votre pédiatre. Si vous avez le moindre doute sur l’état de santé de votre enfant, n’ayez pas peur de déranger ou d’être ridicule. Si cela peut attendre le lendemain, prenez un rendez-vous chez votre généraliste ou pédiatre. Si c’est urgent, vous pouvez appeler le 115, vous serez mis en lien avec un médecin du SAMU qui selon les symptômes décrits pourra vous dire d’aller aux urgences ou envoyer une ambulance ou encore vous rassurer en disant que cela peut attendre.
5- Quid de l’emmaillotage
L’emmaillotement est une technique ancestrale, qui consiste à envelopper le bébé dès la naissance dans un tissu pour limiter ses mouvements et le sécuriser. Ce dispositif n’est pas mis en cause, il ne présente pas un facteur de risque puisqu’il laisse les voies aériennes supérieures libres et permet à l’enfant de se sentir contenu.
6- Les capteurs
Plusieurs produits ont été conçus pour prévenir la mort subite du nourrisson avec une surveillance des constantes. On trouve des caméras, des moniteurs respiratoires, des moniteurs de mouvements et des capteurs.
Celui-la, disponible sur Amazon ressemble aux capteurs que l’on utilise dans les services de néonatalogie à l’hôpital pour surveiller la fonction cardiaque des bébés prématurés dont les constantes (fréquence cardiaque, niveau d’oxygène et sommeil) sont disponibles sur l’application lié à l’appareil : https://amzn.to/3TSsR91
L’inquiétude de la mort subite du nourrisson (MSN), touche tous les jeunes parents. Quand vous rentrez de la maternité, l’important est de bien suivre les recommandations des instances de santé, pour rappel coucher l’enfant sur le dos, dans sa gigoteuse, dans un lit vide et sur un matelas ferme sans coussin. Faites attention aussi à l’air et la température des pièces, veillez à ne pas fumer dans la maison.
Ces recommandations simples ont contribué à réduire drastiquement le nombre de décès des bébés de moins d'un an. Vous pouvez aménager votre espace co-dodo pour qu’il soit le plus secure possible avec des dispositifs similaires à celui vu précédemment. Enfin, si vraiment vous être très anxieux, l’utilisation du capteur à mettre sur le pied de votre bébé, permettra de vous tranquilliser.
*Définition tirée du Guide de la puéricultrice aux éditions Masson