Mon enfant pleure à l'école le matin : Que faire ?

Mon enfant pleure à l'école le matin : Que faire ?

Chaque dimanche soir, depuis la rentrée, c’est l’angoisse à la maison! Votre enfant pleure car demain, c'est lundi et lundi il y a école et il ne veut pas aller à l’école! Les matins, vous vous levez avec la boule au ventre de savoir que vous allez devoir déposer votre enfant devant la porte de sa classe en pleurs encore ce matin ! Un combat de plus pour le convaincre de bien vouloir s’habiller, se laver les dents, se préparer et mettre ses chaussures pour aller à l’école. Pourtant il va à la crèche depuis ses 6 mois et tout s’est toujours bien passé ! Il n’a jamais pleuré ainsi quand vous le déposiez, ni fait de telles crises avant! Vous vous étiez même dit que le fait d’aller à la crèche l’aiderait à se sociabiliser et lui faciliterait l’entrée à l’école et c’est tout le contraire qui se produit une fois en maternelle.

Alors pourquoi? Pourquoi votre enfant ne veut-il pas aller à l’école alors qu’il est plus grand ? A 3 ans, vous pensiez que cela aurait été plus facile qu’avec un bébé et c’est tout l’inverse. Que se passe t’il dans sa tête pour qu’il réagisse ainsi ?

 

L’enfant de 3 ans devient de plus en plus conscient de son environnement , le chamboulement de ses repères le déstabilise et l’angoisse, il a besoin d’exprimer ses besoins d’attachement afin d’être rassuré. Durant cette période, il aura besoin d’être accompagné dans cette transition qu'est l’entrée à l’école.

 

Pourquoi mon enfant pleure pour ne pas aller à l'école ? :

 

1- Singularité de l’enfant

Chaque enfant est différent. Issu de la même fratrie, même d’une fratrie gémellaire, chaque enfant a son propre caractère, son vécu, son filtre à lui, son expérience, son ressenti. Les enfants ne réagissent pas de la même manière, certains sont beaucoup plus sensibles que d’autres au changement d’environnement, au changement de situation…C’est ainsi que vous allez voir des enfants qui ont une personnalité qui va leur permettre de mieux s’adapter au changement (entrée à l’école, arrivée d’un autre enfant dans la fratrie…) et d’autres qui vont mal le vivre. Il est important d’avoir conscience qu’une rentrée qui s’est bien passée pour Fatou peut mal se passer pour Gabriel même s’ils sont frères et soeurs, c’est vraiment du cas par cas.

 

2- Sensibilité 

Un petit enfant est déjà de par sa nature plus sensible qu’un adulte car il est traversé par de nombreuses périodes sensibles (théorisé par Maria Montessori) qui lui permettent d’apprendre énormément de choses en un minimum de temps : sa culture, sa langue, à devenir un grand. Des chercheurs ont démontré qu’il faudrait 40 ans à un adulte pour apprendre ce qu’un enfant apprend en 3 ans! Une des périodes sensibles importantes du petit enfant s’appelle : période de l’ordre. Durant ce laps de temps, l’enfant aura besoin d’un environnement très stable, de routines et supportera très mal les changements.

Dès lors que ses sens sont perpétuellement en éveil, il va ressentir chaque changement de manière intense, ce qui va venir questionner sa sécurité affective donc il va avoir besoin de se rapprocher de son objet d’attachement, la personne qui s’occupe de lui de manière privilégiée généralement sa mère.

 

3- L’attachement et séparation difficile

Depuis sa naissance, la personne qui va crée un lien particulier avec le petit enfant, le nourrir, lui permettre de s’apaiser, c’est sa figure d’attachement. Que ce soit sa mère ou son père ou bien encore la personne qui s’occupe de lui de façon privilégiée, la présence de cette personne fait l’effet d’un part excitation. Elle va permettre à l’enfant de diminuer sa tension interne et le rassurer, le petit enfant va s’apaiser et se sentir en sécurité, être réconforté et protégé.

On ne peut pas mentionner l’attachement sans parler de John Bowlby, qui est celui qui a conceptualisé la théorie de l’attachement et qui identifie 5 comportements d’attachements qui contribue au développement de l’attachement de l’enfant qui sont les suivants : sucer, attraper, suivre (qui sont des comportements de proximité), pleurer et sourire (qui sont des comportements dits de signalisation), auquel il ajoutera plus tard, la notion de système comportemental d’attachement dont l’enfant usera dans le but d’obtenir des soins de la part de sa figure d’attachement. Qu’est ce que cela veut dire ? Pour résumer, quand l’enfant ne se sentira pas en sécurité (lors de changements de lieux de vie, de transitions, d’arrivé d’un nouvel enfant voir article à ce propos : https://icimontessori.com/blog/article/ma-fille-est-insupportable-depuis-la-naissance-de-son-frere, de séparation…), il mettra en place des comportements qui lui permettront le maintien de la proximité avec sa figure d’attachement pour obtenir des soins. dans les situations de stress, l’enfant aura besoin de la disponibilité de sa figure d’attachement.

 

4- La transition : de la crèche à l’école ?

Changer de situation pour un enfant est toujours difficile. On appelle cela une transition, un processus. C’est quelque chose que l’on doit accompagner en tant qu’adulte, parents ou professionnels de la petite enfance. Il y a des enjeux insoupçonnés à cela. Certes l’enfant finira par s’habituer mais n’est-ce pas mieux d’éviter un traumatisme, une phobie scolaire ou une anxiété chronique ? Car recontextualisons, un petit enfant est traversé par des périodes sensibles comme dit précédemment, donc très enclin à s’imprégner de ce qu’il ressent, de ce qu’il vit et à devenir ce qu’il ressent et perçoit par ses sens et en terme de tension interne. Donc il est important de préparer les transitions comme des périodes plus ou moins longues entre la situation de départ et le nouveau contexte et de les accompagner en douceur afin que l’enfant s’adapte le plus aisément possible à son nouvel environnement.

 

Comment rassurer un enfant qui pleure à l’école ?

 

1- La disponibilité

Il faudra être disponible pour accueillir et reconnaître l’émotion de votre enfant quand il pleure pour ne pas aller à l’école. Plus il sera reconnu dans son émotion, dans ce qu'il vit, plus cela passera vite et sans heurt pour l’avenir. Dites vous qu’il a besoin de se sentir rassuré et en sécurité. 

  • - Accueillez son émotion en la nommant pour l’aider à se mettre à distance : « C’est difficile ce que tu ressens, je vois que tu as une grosse émotion. » On peut aussi travailler cette grosse émotion avec des livres pour enfant comme par exemple “Grosse colère” https://amzn.to/3DdqAPY
  • - Prenez le dans vos bras pour l’aider à s’apaiser, pour qu’il puisse se reconnecter, se rassembler.
  • - Dites-lui que vous comprenez ce qu’il vit et qu’il est en sécurité.

 

2- La préparation à la transition

Le fait de changer d’établissement en l’occurence de la crèche à l’école se prépare. Cette transition peut commencer à être travaillé avec la crèche en préparant des jeux d’imitations symbolisant l’école (jouer à la maîtresse avec un tableau…), lire des histoires en lien avec la rentrée, la visite de la petite section peut être organisée par l’établissement, parlez-en avec la direction de la crèche de votre enfant dès le milieu d'année précédant son entrée à l'école.

De votre côté, vous pouvez vous procurer des livres qui relatent de ce changement avec des mots simples qui parleront à votre enfant. Il existent de nombreux ouvrages pour enfant avec les héros préférés des tous-petits pour leur permettre d’anticiper ce qu’il va se passer, imaginer ce que sera une journée à l'école, la récréation, la sieste, les autres enfants plus grands, par exemple : https://amzn.to/3eRzpFR  ou celui-ci https://amzn.to/3seA07O 

Vous pouvez aussi aller chercher ses affaires d’école avec lui, il peut choisir son sac, ses chaussons pour faire toujours ce travail psychique de projection. L’utilisation de l’objet transitionnel pour un tout-petit est pour nous important car il fait le relais entre la maison et l’école.

 

3- L’alliance avec les autres adultes autour de l’enfant

L’important pour l’enfant, c’est que les adultes autour de lui soit du même avis, montre une alliance rassurante, aient le même discours, que ce soit avec le papa, la maman et là dans la situation, avec la maîtresse. Vous pouvez échanger avec l’enseignant(e) et vous mettre d’accord, tenir le même discours en rassurant l’enfant. Même si effectivement, il n’y a pas qu’un seul enfant dans une classe, il est important de prendre en considération la difficulté de l’enfant afin que la situation s’améliore rapidement et que l’enfant se sente rassuré.

Si cela ne fonctionne pas, essayez de faire intervenir le papa pour déposer votre enfant. Le père a un rôle de tiers séparateur et tourne l’enfant vers l’extérieur, vers la société, donc cela peut aider dans cette situation. Il n'a généralement pas le même “style parental” et sera moins dans l'émotion que la maman.

 

4- Quelques astuces

Dessinez un petit coeur sur la main de votre enfant ainsi que sur la vôtre au stylo. Dites lui qu'ainsi vous êtes liés toute la journée et qu'à chaque fois qu'il ne se sentira pas bien il pourra regarder le coeur et penser à vous. Vous pouvez également lui laisser un objet de la maison qu'il aime bien dans son sac ou une photo de papa, maman, de son frère ou sa soeur, son animal de compagnie…

 

5- La bonne hygiène de vie 

Une piste à ne pas négliger l’alimentation ! Évitez le sucre, les céréales, les jus de fruits qui n’en sont pas réellement. Adoptez un petit-déjeuner consistant le matin à base de céréales complètes, de fruits, de produits lactés ou de porridge pour votre enfant. Vous éviterez le fameux pic de glycémie et donnerez à votre enfant toutes les chances de se sentir en forme pour sa journée d’école.

Évitez les écrans le matin avant d’aller à l’école afin de ne pas épuiser l’attention de votre enfant qui sera moins apte à se canaliser, se concentrer pour les apprentissages le reste de la journée.

 

En conclusion, chaque enfant est différent, c’est donc vous qui trouverez la bonne solution en fonction du caractère et de la personnalité de votre enfant. Vous pouvez vous aider de cet article pour mieux comprendre et accompagner votre enfant en rapport avec ce qu’il vit qui est souvent different de ce qu’il montre (colère s’apparentant à un caprice qui ne l’est pas). Nous vous avons proposé des clefs en deuxième partie telle que le fait de faire preuve de disponibilité, mais aussi la préparation à cette transition qui est l'entrée à l'école désormais rendue obligatoire par le Ministère de l’éducation dès les 3 ans de l’enfant. Evidemment, cette situation passera mais le mieux c’est que cela passe sans traumatisme pour l’enfant sans qu’il développe d’angoisse de séparation ou de phobie scolaire donc l’accompagnement est encore la meilleure solution à long terme.

 


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